Debout la République 11ème Circonscription du Pas de Calais - -Hénin Beaumont - Carvin

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Créé le : 27/07/2008 15:06
Modifié : 18/03/2012 16:44

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Bon appetit, Messieurs !

02/07/2010 22:38

Bon appetit, Messieurs !


RUY BLAS,


Bon appétit, messieurs !
O ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison !
Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,
L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !
Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts
Que remplir votre poche et vous enfouir après !
Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,
Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !

Victor Hugo ne serait pas dépaysé en France aujourd’hui ! Son talent nous manque pour exprimer ce que ressentent nos compatriotes.

NDA






Eric Woerth et le retour à la 4ème République

02/07/2010 22:33

Eric Woerth et le retour à la 4ème République


Les partis politiques ont pris le pouvoir

Les jeux, les poisons et les délices du système” s’exclamait Charles de Gaulle le 6 mai 1953, à la fin du RPF.

Si la constitution de la Vème république reconnaît explicitement le phénomène partisan dans lequel les partis politiques jouent pleinement, et en toute liberté, leur rôle électoral, il ne peut en être ainsi au sein de l’exécutif gouvernemental et présidentiel.
Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, après les dérives constitutionnelles découlant des dernières modifications apportées par l’UMPS Sarko-Aubry.
  • Le Président de la République, n’est plus celui de tous les Français. Il est en réalité celui d’un seul parti : le sien.
  • Contrairement à la séparation des pouvoirs législatif et exécutif qui est une règle fondamentale de la république gaullienne, les ministres peuvent être “remerciés” ou quitter le gouvernement et retrouver, sans nouvelle élection, leur siège au Parlement.
  • Les ministres peuvent, l’exemple d’Eric Woerth étant là pour le prouver, cumuler responsabilité ministérielle et poste de direction dans un parti politique.
Nous sommes bien loin de l’indispensable indépendance des membres du gouvernement par rapport à leurs partis.
C’est le retour à la 4ème république.
Alain KERHERVE
     

 

Le cadeau de Sarko à Villepin

villepin_inter

Sur France Inter, Dominique de Villepin a pilonné avec application mais sans émotion le soldat Woerth. Avant d’ironiser sur les économies imposées aux ministres mais épargnées du Président.

 

  • par Simon Marty - Marianne
Dominique de Villepin, invité ce matin de Nicolas Demorand sur France Inter peut remercier son « meilleur ennemi ». Nicolas Sarkozy lui offre en effet en ce moment toutes les latitudes pour développer un programme que, par ailleurs, il avait plutôt du mal à élaborer.
Affaires, train de vie de l’Etat (ou plutôt du chef de l’Etat), réforme bancale des retraites…autant de mottes de miel pour l’ancien premier ministre qui, réfutant d’entrée de jeu ce titre, ne se réclame plus que président de son mouvement « République Solidaire ».
Interrogé sur l’affaire Woerth, Villepin n’emploie pas l’expression « affaire d’Etat » mais parle d’une « Affaire qui concerne et qui touche l’Etat ». L’art de la litote. Et de rappeler, à partir de cette affaire, les trois principes fondamentaux qui doivent selon lui régir l’Etat :
1)    « L’impartialité de l’Etat. Il y a incompatibilité entre la fonction de trésorier d’un parti, petit ou grand, et ministre (pas uniquement du budget). On ne peut pas à la fois solliciter des bailleurs de fonds et en même temps exercer la fonction de ministre qui exige l’impartialité. »
2)    « « L’égalité devant l’impôt. On apprend à la suite d’informations qu’un contrôle fiscal est lancé sur l’une des personnalités du dossier de Madame Betancourt, François-Marie Banier, et en même temps on apprend qu’un certain nombre de suspicions dés le début 2008 on été apportées par la justice. On ne comprend pas dans ce contexte pourquoi il y a un feu vert donné par le ministre à un contrôle et rien dans l’autre cas. »
3)    « Et c’est sans doute le plus grave parce qu’il touche directement au fonctionnement de nos institutions : l’indépendance de la Justice. On apprend à travers ce dossier une immixtion régulière, constante, d’un conseiller du Président de la république (dans un premier temps et qui est maintenant dans la sphère privée mais qui continue manifestement de s’occuper de ce dossier) et par ailleurs on voit une immixtion du procureur de la République très au delà de la fonction qui est la sienne du procureur de Nanterre.».
« Tout ceci doit conduire à une remise en ordre », conclut il. Autant de coups de pied d’ânes à Sarko.
Toujours à propos de la supposée fraude fiscale de Liliane Betancourt, il rappelle que « c’est dans une période de crise que se pose la question de la morale publique ».
Et cette morale, symboliquement mise en place par le Président de la république qui annonce des mesures d’économies à tous les échelons de l’Etat, Villepin note qu’elle  s’applique à l’ensemble du gouvernement… mais pas à Sarko qui, entre autres, attend son avion facturé 176 millions d’euros pour l’automne. « Chirac s’est contenté de moyens courriers ». VLAN ! Le pouvoir rend-il fou ? Interroge Demorand. « Les mauvaises habitudes sont lentes à disparaître ». VLAN bis. « La justice sociale doit être au rendez-vous. C’est le pêché originel du gouvernement », indique-t-il enfin en parlant du bouclier fiscal et de la réforme des retraites qui concernera surtout les moins aisés. VLAN ter. 
Toutefois, en ce qui concerne la méthode, c’est à dire la politique à mener pour sortir de la crise, les suggestions du probable futur candidat à l’élection présidentielle sont plus floues. « Il faut que nous y entrons (en période d’Austérité). Cela ne veut pas dire renoncer à toute perspective de croissance. C’est du pilotage à vue. Nous sommes dans un petit avion en période d’orage. » Si, visiblement, Villepin n’a pas encore de plan de vol, cela ne l’empêche nullement de déployer son, artillerie contre le pilote actuel….






L’échec du G20 ou le suicide programmé de la mondialisation

29/06/2010 17:29

L’échec du G20 ou le suicide programmé de la mondialisation


Ce week-end, le sommet du G20 s’est terminé sur un échec patent : les principales puissances du monde ont été incapables de s’entendre sur les deux principaux sujets à l’ordre du jour : l’équilibre entre rigueur budgétaire et relance et la taxation des banques.

Du « laissez faire » au chacun pour soi

La conclusion du G20 laisse songeur. Même si la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont poussé l’idée d’une taxe sur les banques, cette proposition n’a pas intéressé des pays émergents qui ont répliqué que leurs banques avaient traversé la crise sans encombre et qu’elles n’en avaient pas besoin. Il est navrant de constater qu’ils n’utilisent pas l’expérience des pays occidentaux pour mieux encadrer leur secteur bancaire et justement éviter de reproduire les erreurs d’hier.
Sur le soutien à l’activité, le sommet a été l’occasion de nombreuses passes d’armes. Alors que les tensions sont déjà fortes entre Etats-Unis et Grande-Bretagne du fait de l’accident de la plate-forme pétrolière BP, Barack Obama et David Cameron se sont opposés sur la relance, le second privilégiant la rigueur, comme Angela Merkel. Enfin, l’Argentine a affirmé que l’Europe avait « tout faux » en soulignant que la voie choisie ressemblait à celle choisie par le pays avant son défaut…

Quand mondialisation rime avec impuissance

L’absence de plus en plus patente de véritables mesures pour éviter qu’une crise comme celle de 2008 ne se reproduise montre l’échec absolu de la mondialisation néolibérale. En effet, le monde a traversé sa plus grave crise depuis 80 ans et les dirigeants de la planète sont incapables de prendre la moindre décision un peu significative pour tirer les conséquences du krach financier, qui n’a pas été loin de provoquer l’effondrement total de la planète financière. Et il faut être clair, plus le temps passe, moins des décisions ont des chances d'être prises tant le spectre du chaos s'éloigne et les pays reviennent à leur train - train habituel. Il est vraiment stupéfiant qu'aucune leçon n'ait été tirée § Cela démontre à nouveau la pertinence
de l’analyse de Frédéric Lordon, pour qui « en appeler au gouvernement mondial est le plus sûr moyen d’avoir la paix – entendre, pas de gouvernement du tout ». Ce G20 montre l’échec de la gouvernance mondiale.

Vers le retour des nations

En fait, ce n’est pas dans ces pince-fesses mondiaux que des solutions à la crise que nous avons traversée pourront être trouvées. Il n’y a que les Etats qui pourront prendre des décisions justes suffisamment rapidement pour tirer les leçons de cette crise, à condition de restaurer des frontières commerciales et financières qui redonneront un sens à ce cadre et donc aux décisions qui pourront être prises. Un petit groupe d’Etats peut aujourd’hui faire avancer la réforme financière.
Il n’est pas grave que le G20 ne se soit pas mis d’accord sur la taxe sur les banques. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ensemble peuvent parfaitement la mettre en place car il s’agit de pays à la fois suffisamment autonomes et suffisamment puissants. Il suffirait d’encadrer de nouveau les mouvements de capitaux. Du coup, nous verrons bien dans les prochains mois si les pays européens tenaient véritablement à cette mesure ou pas.
L’échec de ce G20 est celui d’une mondialisation qui promeut l’égoïsme et un libéralisme dogmatique et non la nécessaire coopération pour encadrer un capitalisme devenu fou. Cet échec du supranational montre que demain, la solution ne pourra venir que des Etats.
Laurent Pinsolle





Quand des « socialistes » se font les avocats de la mondialisation néolibérale…

29/06/2010 10:19

Quand des « socialistes » se font les avocats de la mondialisation néolibérale…


« Je n’aime pas les socialistes parce qu’ils ne sont pas socialistes » : voilà ce que le Général de Gaulle aurait dit dans l’après-guerre (outre le fait qu’il n’aimait pas « les communistes parce qu’ils sont communistes et les siens parce qu’ils aimaient trop l’argent »).

DSK et Pascal Lamy au sommet du monde

C’est un des paradoxes les plus révélateurs sur ce que pensent réellement les dirigeants socialistes. Les dirigeants de l’Organisation Mondiale du Commerce et du Fonds Monétaire International, les deux organisations qui poussent le plus l’agenda néolibéral de déréglementation monétaire, commerciale et financière sont aujourd’hui deux « socialistes » Français. Mardi à Vancouver, ils ont essayé de défendre de défendre leur bilan auprès de la confédération syndicale internationale.
Il est piquant de constater que, pour le monde syndicaliste « FMI et OMC sont en effet suspectés, accusés même, de promouvoir des politiques de restriction budgétaire et d'organiser une mondialisation qui s'accompagne de dérégulation et de réduction des droits sociaux ». DSK, qui avait allégé la fiscalité sur les stocks options alors qu’il était ministre, a demandé « une taxation sur les profits, les bonus et les hautes rémunérations », proposition bien vague.
Le directeur du FMI a défendu les plans de rigueur avec une image habile : « Il y a deux ans, la maison brûlait alors les pompiers ont utilisé beaucoup d'eau, a-t-il déclaré. Maintenant, la maison est inondée. Il faut donc éponger la dette. » Il s’est opposé à une taxation des transactions financières, soutenue par les syndicalistes, qui y voit une réforme structurante qui diminuera la spéculation, plaidant plutôt pour une taxe sur les profits, sorte d’assurance pour les prochaines crises.

Les avocats dogmatiques de la mondialisation néolibérale

Il est pour le moins paradoxal de constater que des « socialistes » s’opposent à une taxation sur les transactions financières à un moment où même les dirigeants européens poussent cette idée. Contrairement à ce que dit DSK, le point n’est pas technique. Une taxe sur les profits ne consiste qu’à créer un fonds de prévention et n’a aucune dimension structurante. Une taxe significative sur les transactions financières (0.1 à 1%) aurait le double avantage d’équilibrer la fiscalité et dégonfler la spéculation.
Alors que Pascal Lamy récitait sa bible libérale dans une interview dans le Monde, affirmant que « les pays les plus pro-mondialisation sont les pays les plus pauvres », le dialogue avec les syndicats le ramenait à la réalité. Un délégué du Nigéria a réfuté cet argument en affirmant que "le libre-échange s'accompagnait toujours de déréglementation et la perte des emplois se faisait sous la bannière de l'OMC". Un membre de FO a dénoncé l’alignement des politiques sociales nationales aux conditions du marché.
 Enfin, le vice - président allemand de la CSI Michael Sommer, s’est demandé : "Pourquoi la réglementation des marchés financiers prend-elle tellement de temps – des années – quand le déblocage de sommes considérables pour les banques ou pour un programme du FMI ne demande qu'une semaine ?". De la sorte, il souligne toutes les incohérences de ces socialistes toujours plus prompts à défendre les banques ou les dogmes néolibéraux que les intérêts des classes populaires.
En 2012, même s’il semble aujourd’hui bien placé, DSK ne sera que le candidat d’une alternance de plus, le nouveau représentant (plus présentable) de la politique qui échoue depuis tant d’années. Les Français devront chercher ailleurs pour trouver une alternative.
Laurent Pinsolle





L’euro en apesanteur

28/06/2010 22:44

L’euro en apesanteur


Dans trois articles de presse, publiés dans les colonnes du Monde, du Figaro et de Valeurs Actuelles, des chroniqueurs et économistes rappellent la fragilité structurelle de l’euro, ouvertement remis en cause par les marchés à la faveur de la crise.

Pour Alain Cotta, l’euro est un "pousse-au-crime" sur lequel l’Allemagne elle-même serait en train de faire une croix. Gérard Lafay, pour sa part, répond à la question du "comment ?" pour ce qui concerne le rétablissement des monnaies nationales en Europe. Enfin, Yves de Kerdrel, chroniqueur au Figaro, n’hésite pas à étriller la pensée dominante qui minimise l’échec de l’euro, appelant à ce que les intérêts de la France soient enfin défendus dans la construction européenne.

Alain Cotta : “L’euro ? Un pousse-au-crime !"

Valeurs Actuelles, jeudi 13 mai 2010, propos recueillis par Eric Branca
Professeur émérite à l’université de Paris-Dauphine et auteur de nombreux essais, Alain Cotta n’a jamais cru à la pérennité de l’euro. Comme ses collègues Jean-Jacques Rosa, Gérard Lafay ou Jacques Sapir, il plaide pour une révision complète des traités européens. Pour l’économiste, il faut abandonner la monnaie unique pour une monnaie commune.
Qu’inspire la crise actuelle à l’économiste que vous êtes, hostile au principe de la monnaie unique dès la négociation du traité de Maastricht, en 1991 ?
Quand on a prévu les choses avant qu’elles ne surviennent, on est toujours partagé entre la satisfaction d’avoir eu raison et la tristesse de ne pas avoir été entendu… Mais eu égard à l’intérêt général, c’est évidemment le second sentiment qui domine !
Je suis, pour tout vous dire, très sévère avec les hommes politiques, tout spécialement français.
Et pas seulement s’agissant de leur inculture économique. Ce que je leur reproche, quelle que soit leur tendance, c’est d’être, à de très rares exceptions près, ennemis du raisonnement, du débat au sens philosophique du terme. Dès l’origine, la monnaie unique était un dogme, une eschatologie. Nous avons été un certain nombre à peser le pour et le contre, à nous projeter dans l’avenir en étudiant les scénarios consécutifs à la mise en place d’un système uniforme appliqué à des États dont les traditions politiques, économiques, sociales, et partant les capacités d’adaptation, étaient différentes, et parfois irréductibles les uns aux autres. En face, nous avons trouvé, non des arguments affûtés, mais un mur de mépris. Vingt ans plus tard, ce mur s’effondre. Et les pierres nous tombent dessus…
Pourquoi cet aveuglement ?
Il y a l’Allemagne, et il y a tous les autres. Pour l’Allemagne, l’euro n’était viable qu’à la condition d’être plus fort que le mark. C’est ce qui est advenu. Et c’est ce qui a permis à l’Allemagne, dans un premier temps, de financer sa réunification.
Pour tous les autres, France d’abord, l’euro était un double pari, beaucoup moins glorieux. Le premier, dont nous n’avons pas fini de subir les conséquences, consistait à faire payer aux Allemands le prix de l’abandon de notre souveraineté monétaire. À l’abri d’un euro qui nous empêcherait de dévaluer, nous multiplierions les déficits, notamment commerciaux. Second pari, plus pitoyable encore : ce que les gouvernements n’avaient plus le courage politique de faire, l’Europe nous l’imposerait.
La boucle, ainsi, semblait bouclée : le dynamisme allemand financerait le laisser-aller des autres, et la technocratie bruxelloise porterait le chapeau des mesures impopulaires. “Ce n’est pas nous ! C’est Bruxelles !” : voilà l’argument que les gouvernements gardaient au chaud pour le servir aux peuples en cas de coup dur…
Cela a fonctionné peu ou prou jusqu’au choc de 2008 : se croyant protégés par l’euro, les États ont emprunté sans compter sur les marchés internationaux pour financer leurs budgets, cependant qu’avec son excédent de 200 milliards, l’Allemagne compensait les déficits commerciaux de ses partenaires moins compétitifs, lesquels, en sus, mentaient sur leur situation réelle… Qui pensait sérieusement qu’une telle imposture pouvait durer ?
Vous voulez dire que l’euro a joué le rôle d’un cache-misère…
Pire que cela : d’un pousse-au-crime ! Pendant que sous leurs proclamations de rigueur obligatoire (critères de Maastricht, pacte de stabilité etc.) les traités rassuraient les naïfs, les banques finançaient la gabegie des États, un peu de la même manière qu’aux États-Unis elles finançaient les subprimes des particuliers… L’euro structurellement fort a non seulement pénalisé notre compétitivité, il a aussi et surtout permis aux États de se droguer aux déficits en pensant que, grâce à l’euro, on échapperait à une dévaluation. Et le propre de la drogue, c’est de faire croire que ses effets vont continuer toujours, sans inconvénients.
Étatistes et libéraux se sont pris au jeu : les premiers en pensant qu’ils pourraient continuer sans risque à multiplier les fonctionnaires ; les seconds en comptant sur le marché pour corriger les déséquilibres économiques entre des pays aux caractéristiques de plus en plus contrastées au fil des élargissements… Vanité des idéologies, là encore : on ne peut dépenser durablement que ce que l’on a. Et ce n’est pas le marché qui rendra la société grecque semblable à la société danoise, si tant est que cela soit souhaitable !
Et maintenant ?
Maintenant, tout est clair, et terriblement dangereux : l’Allemagne n’a plus envie de payer pour tout le monde. Et il est clair que même si elle le voulait, elle en serait incapable. Que pèsent ses excédents commerciaux de 200 milliards, qui, je le répète, suffisaient jusqu’alors à équilibrer le déficit de tous les autres, face à la dette accumulée par la seule Espagne, qui est estimée à 600 milliards ?
Le plan arrêté ce week-end a semblé, tout de même, rassurer les marchés…
La conjoncture est ce qu’elle est. Ce qui compte, ce sont les tendances structurelles. Et le phénomène déterminant, pour la zone euro, ce n’est pas le regain de volonté dont a pu faire preuve la Banque centrale européenne (qui, soit dit en passant, s’est assise sur les traités en s’endettant pour éponger des dettes, donc en prenant le risque de provoquer l’inflation). C’est ce que fera ou ne fera pas l’Allemagne pour préserver ses marges de manœuvre. L’Allemagne a payé pour voir. Elle en a tiré des avantages. Elle ne veut à aucun prix être aspirée dans la catastrophe.
Je remarque d’ailleurs que le seul dirigeant européen auquel ait téléphoné Barack Obama, c’est Angela Merkel. Parce que, une fois de plus, l’Amérique et l’Allemagne ont des intérêts convergents. On parle de 3600 milliards de dollars (3000 milliards d’euros) de créances détenues par les banques américaines sur les banques européennes. Les États-Unis, qui ne veulent pas que l’euro plonge, car l’Europe concurrencerait ainsi leurs exportations, s’adressent donc au seul interlocuteur capable, à leurs yeux, de maintenir l’euro à un certain niveau. Et cet interlocuteur, c’est Berlin, qui a toujours voulu un euro fort.
Vous voulez dire que soutenir la Grèce, et demain, pourquoi pas, l’Espagne, le Portugal et l’Italie, c’est prendre le risque de faire plonger l’euro ?
Faute d’en avoir la preuve, j’ai l’intime conviction que l’Allemagne poursuit depuis quelques années, un but bien précis : obtenir le départ de la zone euro des “pays du Club Med”, comme elle les nomme.
Même si ceux-ci, au prix de grands sacrifices, assainissent leurs finances ?
La confiance est rompue. Leur fraude aux comptes publics va laisser des traces et, quoi qu’il arrive, ce ne sont pas les équilibres comptables qui décideront de la suite. Ce sont les mouvements sociaux. En Grèce comme ailleurs, je crains qu’ils soient terribles. On ne peut pas, en quelques mois, en quelques années même, rompre avec des années de laisser-aller. Si faire l’Europe, c’est tirer sur la foule, pourquoi voulez-vous que les peuples y adhèrent ? Je pense donc que l’Allemagne va tout faire pour pousser les canards boiteux vers la sortie…
Et si elle n’y parvient pas ?
C’est elle qui reprendra sa liberté !
En prenant le risque de perdre les créances qu’elle détient, comme nous, sur la Grèce ?
Si, pour récupérer ses créances grecques, l’Allemagne doit, dans la foulée, aider l’Espagne, le Portugal, et demain la France, je pense qu’elle préférera sortir de l’euro. Elle dispose de sa zone d’influence traditionnelle, l’Europe centrale et orientale, à laquelle il faut bien ajouter la France, sans parler de la Russie. Cette zone est aussi un marché, qui a préexisté à l’euro et qui lui survivra. Et ce ne sont pas les institutions européennes qui y changeront quoi que ce soit. D’ailleurs, les a-t-on vus à l’œuvre, ces dernières semaines, alors même que le traité de Lisbonne, qui devait tout régler, a désormais force de loi ? A-t-on vu ou entendu M. Van Rompuy ou Mme Ashton, dont on nous promettait qu’ils seraient “les visages de l’Europe” ? On a vu Mme Merkel et M. Obama, qui incarnent les vrais rapports de force de chaque côté de l’Atlantique. Le reste, c’est du cinéma.
Alors, quelle solution pour repartir d’un bon pied ?
Une seule : abandonner la monnaie unique, dont nous avons toujours dit qu’elle serait une bombe à retardement, au profit de la monnaie commune, dont certains avaient rêvé avant Maastricht. Des monnaies nationales, dont la valeur serait gagée sur la richesse réelle des États, coexistant avec une monnaie de réserve commune capable de financer les projets d’intérêt général : je ne vois pas d’autre solution capable de concilier la souplesse qu’exige la diversité des peuples européens avec la stabilité extérieure dont a besoin un continent organisé. Propos recueillis par Eric Branca.

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Comment va-t-on recréer le franc ?

Par Gérad Lafay, Le Monde, jeudi 17 juin 2010

Contrairement aux espoirs annoncés, l’euro a manifestement échoué. A l’intérieur de la zone concernée, il n’a engendré qu’une faible croissance économique, une délocalisation des activités industrielles et la persistance du chômage, tout en accentuant les divergences entre les pays membres. La politique de la Banque centrale européenne a en effet suscité une surévaluation chronique de la monnaie unique européenne, et elle a permis un endettement accentué des nombreux agents économiques, tant publics que privés. Au lieu de jouer un rôle d’entraînement, l’Allemagne a mené une politique salariale inutilement restrictive, accentuant le déficit de certains pays de la zone, au point de les conduire au bord du gouffre.
Sur le plan économique, l’euro ne pourrait être poursuivi qu’en menant un fédéralisme budgétaire, solution préconisée par Messieurs Jean-Claude Trichet et Dominique Strauss-Kahn. Cohérente sur le plan économique, cette solution est inapplicable politiquement dans un régime démocratique. Elle impliquerait le même type de transferts budgétaires que celui qui existe, à l’intérieur de chacune des nations, entre les régions riches et les régions pauvres. Or l’Europe n’est pas une nation, qui a l’habitude d’accepter cette forme naturelle de solidarité. Le pays le plus riche, l’Allemagne, exclut même formellement une telle formule, ayant déjà suffisamment payé pour mettre à niveau les länder de l’ex-RDA.
A plus ou moins brève échéance, l’euro est donc condamné. La question n’est donc pas de savoir s’il faut recréer le franc : une telle issue est inéluctable. La seule question pertinente est de connaître les conditions dans lesquelles ce processus va se dérouler.
Le plus grave serait de subir en catastrophe, sous la pression de la spéculation, une dislocation désordonnée de la zone euro. Au lieu de pratiquer la politique de l’autruche, en se berçant d’illusions, il faut donc préparer calmement la solution alternative qui va s’imposer impérativement. D’une part, en précisant les conditions de recréation des différentes monnaies nationales, et en particulier du franc français. D’autre part, en mettant en place un nouveau système monétaire européen.
Techniquement, la recréation du franc français, comme celle des autres monnaies de l’actuelle zone euro, est une solution facile, qui prendra au plus quelques mois. On a déjà l’expérience de l’opération inverse, qui a abouti à la création de l’euro, et on connaît l’exemple de diverses zones monétaires qui se sont scindées, que ce soit lors de la division de la Tchécoslovaquie ou lors de l’éclatement des anciennes fédérations soviétique et yougoslave. Il conviendra simplement de dissoudre la Banque centrale européenne, de répartir ses réserves de change au prorata des apports initiaux, et de restituer à la Banque de France l’intégralité de ses attributions.
La seule question posée est de savoir quel taux de conversion devra être adopté. La première solution, qui satisferait les nostalgiques, serait de prendre l’inverse de ce qui avait été retenu lors du passage à l’euro, c’est-à-dire de revenir au franc ancien qui existait avant 2002, en multipliant tous les chiffres par 6,55957. Cette formule aurait deux inconvénients : d’une part, de favoriser le dérapage inflationniste en troublant les consommateurs, comme ce fut le cas lors de l’opération de 2002 ; d’autre part, de modifier tous les contrats existants. La seconde solution, qui serait sans doute la meilleure, serait de prendre le taux de conversion le plus simple, c’est-à-dire de décréter qu’un franc nouveau est égal à un euro.
NOUVEAU SYSTÈME MONÉTAIRE EUROPÉEN
 Vis-à-vis des autres monnaies, la valeur d’un franc nouveau sera déterminée par le marché des changes. Elle évoluera en fonction de la politique qui sera menée en France, tant dans l’économie que dans la gestion du change. Il est faux de s’imaginer que notre pays soit fatalement laxiste, car il fut autrefois exemplaire (à l’époque du général de Gaulle jusqu’en 1968, puis de Georges Pompidou). Non seulement la création d’un franc nouveau ne nous dispensera pas des efforts nécessaires pour rétablir la situation budgétaire et pour résoudre le problème des retraites, mais elle facilitera leur solution en permettant de retrouver les moyens de la croissance économique.
La création d’un franc nouveau doit aller de pair avec l’organisation d’un nouveau système monétaire européen, afin de sauvegarder les aspects positifs de l’Europe, tout en tirant les leçons des difficultés qu’avait connues l’ancien SME mis en place en 1979. Il conviendra de ne pas se focaliser sur les taux de change nominaux, mais de ne retenir que les taux de change réels, c’est-à-dire les niveaux relatifs de prix des pays les uns par rapport aux autres. Le maintien d’un taux de change réel exige que le taux de change nominal de la monnaie correspondante puisse varier en fonction des écarts d’inflation, en plus (appréciation) pour un pays peu inflationniste, en moins (dépréciation) pour un pays trop inflationniste.
La mise en place de ce nouveau système monétaire européen implique que l’on mette en priorité la politique de change dans chacune des nations européennes, compte tenu des anticipations des opérateurs. En influant sur le taux de change nominal, et tout en stérilisant ses effets internes, cette politique permet d’obtenir le taux de change réel qui est désiré pour chaque nation. Celui-ci doit être conforme à la solidité de son appareil productif, c’est-à-dire qu’il doit être d’autant plus bas que le pays est plus fragile structurellement afin d’équilibrer sa balance commerciale.
Ainsi, entre les pays européens, il faudra s’accorder sur les niveaux des taux de change réels qui correspondent à leur situation objective, en permettant aux pays en retard de se développer plus vite, mais sans leur donner un avantage excessif de compétitivité. Vis-à-vis du reste du monde, une monnaie commune, telle que l’écu, sera créée comme la moyenne pondérée des monnaies nationales, mais son taux de change réel devra demeurer réaliste, c’est-à-dire que le niveau moyen des prix européens ne devra pas être trop cher.
Mais la politique de change n’est pas toujours efficace si l’on se trouve en présence de partenaires dont la monnaie est visiblement trop bon marché, parce qu’ils achètent des réserves en devises étrangères (cas de la Chine). Sans pour autant s’engager dans la voie dangereuse du protectionnisme, la solution sera alors d’établir les conditions d’une concurrence loyale dans les échanges commerciaux avec les pays fautifs, par des prélèvements à l’importation et par des restitutions à l’exportation, comme Maurice Lauré l’avait préconisé en 1993.
Gérard Lafay, professeur émérite à l’université Paris-II

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L’Europe est bien trop précieuse pour la laisser « aux euro-béats »

Chronique d’Yves de Kerdrel, Le Figaro, mardi 25 mai 2010

Disons-le tout de suite pour dissiper toute ambiguïté : l’auteur de ces lignes est un Européen de raison. Il croit à la nécessité d’un marché unique de 500 millions de consommateurs, où l’ensemble des grands projets sont menés en commun. Il croit surtout à la nécessité de maintenir sur cette planète une force culturelle et politique qui représente trois millénaires d’histoire, face au marché commun que forment déjà la Chine et l’Amérique, et au troisième pôle mondial, que sont les pays émergents.
Mais qui peut croire qu’un projet aussi fou que celui voulu par les « pères fondateurs » de l’Europe, y compris par Adenauer et de Gaulle, puisse aujourd’hui se résumer à une monnaie commune construite sur du sable et utilisée par seulement trois Européens sur cinq ? Qui peut avaler l’argument de tous ces « euro-béats » qui pensent comme Dominique Strauss-Kahn que l’euro et l’Europe sont au milieu de la rivière. Ce qui expliquerait les spasmes que nous vivons aujourd’hui. Ce qui signifierait surtout, selon le bon docteur du FMI, que soit nous revenons vers la rive initiale – et l’euro sort alors de l’histoire (Edouard Balladur dixit), ce qui n’est pas forcément un drame -, soit nous rejoignons l’autre rive du fleuve : ce qui, en termes galants, signifie une Europe fédérale et rien d’autre.
Comment acheter un tel discours ? Comment croire qu’au-delà d’un pacte de stabilité et de croissance qui a été un véritable étouffoir pour tous les pays de la zone euro, une intégration plus poussée va résoudre les problèmes du moment ? Comment imaginer que ceux qui se sont trompés depuis le début, notamment l’ineffable Jean-Claude Trichet, persistent dans l’erreur au point de vouloir tester jusqu’à ses limites, leur logique absurde.
Si l’euro se meurt dans cette période de crise économique, ce n’est ni une question de gouvernance, ni de volonté politique, mais simplement parce que les deux facteurs de production que sont le capital et le travail ne circulent pas dans la zone euro comme ils le devraient dans un espace économique unifié. Aux Etats-Unis, un Texan peut aller travailler demain dans l’Ohio et une entreprise californienne peut investir après-demain en Virginie. En Europe même dans les rêves les plus fous des « euro-béats », un Autrichien n’ira jamais travailler au Portugal et une entreprise italienne n’ira pas investir à Dunkerque.
Tout cela n’a pas empêché nos chers eurocrates de faire ces derniers jours un coup d’état de velours. Ils ont décidé en catimini qu’il fallait une « meilleure gouvernance » de l’euro. Cela signifie qu’ils ont noté, sous la dictée d’Angela Merkel, les trois points suivants : plus de prévention – avec des budgets soumis au préalable à la Commission européenne -, plus de sanctions – avec la suppression des aides et des droits de vote aux pays récalcitrants (bon courage face à la résurgence annoncée des nationalismes) – et enfin plus de compétitivité.
Imagine-t-on que pas un cri d’orfraie n’a été émis par les ténors de la droite comme de la gauche à l’idée que la France va désormais devoir soumettre sa copie budgétaire aux fonctionnaires de Bruxelles qui lui diront quelles corrections y apporter ? S’est-on rendu compte que l’exercice budgétaire est l’une des rares prérogatives du Parlement représentant le peuple souverain, et qu’il en sera quasiment dépossédé ? Surtout a-t-on pris conscience que nous allons donner les clés de notre politique budgétaire à des eurocrates bruxellois qui n’auront de compte à rendre à personne et qui pourront continuer à se tromper comme ils le font avec une régularité de métronome depuis une dizaine d’années.
Ce coup d’état européen a été mené de main de maître avec comme seul argument : si nous ne fixons pas des règles plus contraignantes, l’euro explosera. La peur permet de faire taire les peuples. C’est hélas bien connu depuis Le Prince de Machiavel. Alors que certains hommes de bonne volonté préparent le projet Europe 2020 destiné à restaurer la compétitivité et la croissance du Vieux Continent, l’Allemagne a mené une subtile OPA sur toute l’Union monétaire. Et Angela Merkel se prépare à nous faire avaler une potion amère, dont nous n’aurons pas le droit de choisir le dosage.
Or si l’ensemble de l’échiquier politique – excepté Martine Aubry, bien sûr ! – commence à tomber d’accord sur la nécessité de réduire de manière drastique les dépenses publiques, il faudra un réglage très fin de la réduction de la gabegie budgétaire afin que le choc produit n’ait pas un effet déflationniste à la manière de ce que Laval a fait en 1935.
En voyant les ministres des Finances allemands et français se féliciter de ces nouveaux abandons de souveraineté, l’auteur de ces lignes se demandait : qu’aurait fait et qu’aurait dit le général de Gaulle ? Comment celui qui a incarné la flamme de l’esprit français aurait-il réagi à l’idée de demander à trois chefs de bureaux bruxellois l’autorisation de dépenser l’argent pour construire la force stratégique ? Aurait-il surtout reconnu dans cette Europe-là le projet de communauté d’intérêts établi avec Konrad Adenauer ? Et en levant les bras très haut, avant de les laisser retomber, il se serait sans doute écrié dans un de ses fameux soupirs : « Mais où se trouve donc, dans cette chienlit, l’intérêt des Français ? »





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